Precarização e sofrimento no trabalho : o caso dos motoristas de aplicativos

Abstract

This thesis aims at an analysis of labor relations that goes beyond the limits of only economic approaches, seeking to encompass also the subjective dimension of the subject that works. To this end, we take app drivers as an empirical model, considering that the precarization experienced by this sector of the service economy points to a form of self-control that drives them to increasingly act as if they were responsible agents for their own life situations. In this case, we show how neoliberalism and its heralds of self-entrepreneurship are the heuristic key to understanding contemporary subjectivity in the world of labor. We used as methodology the narrative of the lives of travel app workers, with the purpose of apprehending not only their experiences at work, but also their individual trajectories, which somehow led them to join the ranks of one of the most precarious service sectors, both economically, with the financial uncertainties caused by the lack of legal guarantees, such as the lack of right to a work card and the advantages arising from it; and emotionally, because it is a sector that requires a high degree of subjective engagement. We tried to establish a dialogue between Clinical Sociology and Sociology of Work that made it possible to enter the object in its structural forms, but without losing sight of the subject in its connections inside and outside work, exposing its existential anguishes and, consequently, evidencing the unequivocal character of the production of suffering through work. This conclusion was possible through the following path based on three chapters: in the first, entitled "Labor in Brazil, the emergence of new technologies and the "sharing economy": neoliberalism as a manager of workers' subjectivities," I present a brief historical contextualization of labor in Brazil, as well as also show the emergence of new technologies and their influences on the metamorphoses of the labor sphere, analyzing how these changes fed back into the new management model of capital - neoliberalism - and how it works in relation to ways of controlling labor and developing new ideological mechanisms of domination over workers; in the second, entitled "The dominant structural problematics in the Sociology of Work in Brazil: From criticism to dialogue with the perspectives of labor precarization also through subjectivity", the goal is to problematize the various themes addressed by the Sociology of Labor, pointing out the main theories that have contributed around the debates about the world of labor in Brazil. Thus, we intend to highlight the need for renewed research on labor in Brazil, which also takes into account the connection with social actors, especially the constructions of their subjectivities. In the last chapter entitled "The work of the drivers of travel apps from their life stories: psychological suffering as a sociological basis" we show the narrative of the lives of four drivers of apps in order to analyze their experiences and point out the consequences of this work in the construction of their subjectivities.

Cette thèse vise une analyse des relations de travail qui dépasse les limites des seules approches économiques, en cherchant à couvrir également la dimension subjective du sujet qui travaille. Pour cela, nous prenons comme modèle empirique les conducteurs d'applications, considérant que la précarité vécue par ce secteur de l'économie des services renvoie à une forme d'autocontrôle qui les pousse à agir de plus en plus comme s'ils étaient des agents responsables de leur propre situation de vie. Dans ce cas, nous montrons comment le néolibéralisme et ses hérauts de l'auto-entrepreneuriat sont la clé heuristique pour comprendre la subjectivité contemporaine dans le monde du travail. Nous avons utilisé comme méthodologie le récit de la vie de travailleurs de l'application de voyage, afin d'appréhender non seulement leurs expériences au travail, mais aussi leurs trajectoires individuelles, qui les ont en quelque sorte amenés à rejoindre les rangs de l'un des secteurs de services les plus précaires, à la fois sur le plan économique, avec les incertitudes financières causées par le manque de garanties légales, comme l'absence de droit à une carte de travail et les avantages qui en découlent ; et sur le plan émotionnel, car c'est un secteur qui exige un haut degré d'engagement subjectif. Nous avons essayé d'établir un dialogue entre la sociologie clinique et la sociologie du travail qui nous a permis d'entrer dans l'objet dans ses formes structurelles, mais sans perdre de vue le sujet dans ses connexions à l'intérieur et à l'extérieur du travail, en exposant ses angoisses existentielles et, par conséquent, en mettant en évidence le caractère sans équivoque de la production de la souffrance par le travail. Cette conclusion a été possible grâce au parcours suivant, basé sur trois chapitres : dans le premier, intitulé "Le travail au Brésil, l'émergence des nouvelles technologies et l’ "économie du partage": le néolibéralisme comme gestionnaire des subjectivités des travailleurs", je présente une brève contextualisation historique du travail au Brésil, et je montre également l'émergence des nouvelles technologies et leurs influences sur les métamorphoses de la sphère du travail, en analysant comment ces changements alimentent le nouveau modèle de gestion du capital - le néolibéralisme - et comment il fonctionne en relation avec les manières de contrôler le travail et de développer de nouveaux mécanismes idéologiques de domination sur les travailleurs; dans le deuxième, intitulé "La problématique structurelle dominante dans la sociologie du travail au Brésil : De la critique au dialogue avec les perspectives de la précarisation du travail aussi à travers la subjectivité", l'objectif est de problématiser les différents thèmes abordés par la Sociologie du Travail, en signalant les principales théories qui ont contribué autour des débats sur le monde du travail au Brésil. Ainsi, nous entendons mettre en évidence la nécessité d'une recherche renouvelée sur le travail au Brésil, qui prenne également en compte le lien avec les acteurs sociaux, notamment les constructions de leurs subjectivités. Dans le dernier chapitre intitulé "Le travail des conducteurs d'apps de voyage à partir de leurs récits de vie : la souffrance psychologique comme base sociologique", nous montrons le récit de la vie de quatre conducteurs d'apps afin d'analyser leurs expériences et de souligner les conséquences de ce travail dans la construction de leurs subjectivités.