A institucionalização do ensino de matemática no período pombalino (1750-1777): da Lei do Diretório à publicação dos novos estatutos da Universidade de Coimbra

Abstract

This study investigated the institutionalization of mathematics education during the Pombaline period, from 1757 – with the enactment of the Diretório Law – to 1772, the year of the publication of the New Statutes of the University of Coimbra and the General Law of Minor Schools, which nationalized and regulated schools for reading, writing, and arithmetic. The research is anchored in the hypothesis that mathematics, as a subject of instruction, became institutionalized based on three purposes corresponding to the practical and specific needs of the Portuguese State during the administration of Minister Sebastião José de Carvalho e Melo (1699-1782) – later Count of Oeiras (1759) and Marquis of Pombal (1769) – under the reign of D. José I (1750-1777): (1) the technical training of military personnel and merchants, aimed at defending the territory and ensuring the economic prosperity of the Portuguese Kingdom, which sought to establish itself on equal footing with other European states; (2) the academic training of technical, bureaucratic, and scientific personnel necessary for the commercial, agrarian, naval, and industrial development of Portugal and its dominions; (3) the education of children, intended to shape subjects and Christians who would be useful to society, both in the metropole and the colonies. To achieve these objectives, legislative sources were analyzed, along with educational historiography and theoretical assumptions related to cultural history. The study concludes that the Law of November 6, 1772, represents a fundamental milestone in the institutionalization of elementary education by establishing the Minor Schools, marking the second attempt to legally regulate mathematics instruction. The first occurred with the Diretório Law (1757), which, in addition to reading and writing, included arithmetic – though it failed to implement it effectively. However, mathematics gradually gained prominence, first through the Commerce Classes (1759), designed to train skilled merchants, and later with the founding of the Royal College of Nobles (1761), which incorporated scientific disciplines into its curriculum. The decisive advancement came in 1772, when the Law of Minor Schools explicitly mandated that teachers instruct not only reading and writing but also the four arithmetic operations, thereby consolidating mathematics education in Minor Studies. Simultaneously, the New Statutes of the University of Coimbra established the Mathematical Course. Thus, mathematics – which had initially not been implemented as envisioned by the Diretório Law – finally gained legal recognition and pedagogical structure, both in Minor and Major Studies, marking its definitive institutionalization within the Portuguese educational system.

Ce travail étudie l'institutionnalisation de l'enseignement des mathématiques pendant la période pombaline, de 1757 – année de la promulgation de la Loi du Directoire – à 1772, date de la publication des Nouveaux Statuts de l'Université de Coimbra et de la Loi Générale des Écoles Mineures, qui nationalisa et réglementa les écoles de lecture, d'écriture et de calcul. L'étude repose sur l'hypothèse que les mathématiques, en tant que matière d'enseignement, se sont institutionnalisées autour de trois finalités correspondant aux besoins pratiques et spécifiques de l'État portugais sous l'administration du ministre Sebastião José de Carvalho e Melo (1699-1782) – plus tard comte d'Oeiras (1759) et marquis de Pombal (1769) – durant le règne de D. José I (1750-1777): (1) la formation technique des militaires et des marchands, visant à défendre le territoire et à garantir la prospérité économique du Royaume portugais, qui cherchait à s'établir à égalité avec les autres États européens; (2) la formation académique de cadres techniques, bureaucratiques et scientifiques, nécessaires au développement commercial, agricole, naval et industriel du Portugal et de ses colonies; (3) l'éducation des enfants, destinée à former des sujets et des chrétiens utiles à la société, tant dans la métropole que dans les colonies. Pour atteindre ces objectifs, l'étude s'appuie sur des sources législatives, ainsi que sur l'historiographie éducative et des présupposés théoriques liés à l'histoire culturelle. Les conclusions révèlent que la Loi du 6 novembre 1772 constitue une étape fondamentale dans l'institutionnalisation de l'enseignement élémentaire en établissant les Écoles Mineures, représentant la seconde tentative de réglementation légale de l'enseignement des mathématiques. La première avait eu lieu avec la Loi du Directoire (1757), qui prévoyait, outre la lecture et l'écriture, l'enseignement du calcul, sans toutefois parvenir à le mettre en pratique. Cependant, les mathématiques gagnèrent progressivement du terrain, d'abord à travers les Cours de Commerce (1759), destinés à former des négociants compétents, puis avec la fondation du Collège Royal des Nobles (1761), qui intégra des disciplines scientifiques dans son programme. L'avancée décisive intervint en 1772, lorsque la Loi des Écoles Mineures exigea explicitement que les maîtres enseignent non seulement la lecture et l'écriture, mais aussi les quatre opérations arithmétiques, consolidant ainsi l'enseignement des mathématiques dans les Études Mineures. Parallèlement, les Nouveaux Statuts de l'Université de Coimbra créèrent le Cours de Mathématiques. Ainsi, les mathématiques – initialement non mises en œuvre conformément à la Loi du Directoire – obtinrent enfin une reconnaissance légale et une structuration pédagogique, tant dans les Études Mineures que dans les Études Majeures, marquant leur institutionnalisation définitive dans le système éducatif portugais.